Norvège 2024, cascades de glaceCascade de glace en Norvège, du 16 au 23 février 2024. C’est finalement à trois, avec Matthieu et Patrice, mes amis français, que nous débarquons en Norvège. La légende raconte qu’il y a de fameux glaçons là-bas. Depuis Bergen, deux bonnes heures de route, de nuit, nous amène à Stahlheim, au haut d’une profonde vallée qui débouche sur Gudvangen, dans le Sognefjord. Une fois installés dans notre gite, www.stalheim.no, il est temps de manger et dormir ; la journée a été longue et celles qui s’annoncent, à l’échelle des cascades, risquent de l’être aussi. 17 février, le jour se lève, lentement, très lentement, nous sommes au 60e parallèle de latitude nord ; il fait grand beau. Depuis notre salon, nous pouvons voir Fosslimonster, une cascade de 800 mètres. Matt, notre docteur en topo, hé oui ce n’est plus moi j’ai passé la main, nous a dégotté le gîte dans LE secteur des cascades géantes, 1000m pour certaines semble-t-il. La vallée de Lauterbrunnen fait bien pâle figure à côté de celle-ci qui ressemble plutôt à celle du Yosémite. Afin de nous rendre compte des conditions, un petit tour en voiture jusqu’à Gudvangen nous fait tordre le coup tant c’est énorme. Mais, si les parties supérieures de ces monstres glacés semblent superbes, les départs, à l’altitude du niveau de la mer le sont nettement moins. De plus, les prévisions météo sont à la neige pour les prochains jours, prudence donc ! Retour au logis pour aller gravir la cascade locale, nommée Stalheimfossen, 3 belles longueurs au fond d’un cirque avec le soleil qui nous rend visite dans la dernière ; il chauffe et on préfère mettre de la neige sur nos vis à glace afin qu’elles ne nous fondent pas tout. Que du bonheur ! Ainsi, nous sommes rapidement de retour à la maison. 18 février, 5h du mat’ je passe mon tour, aux prises avec des microbes qui s’accrochent à mon organisme depuis l’automne dernier. Matt et Pat se rendent plus loin dans les terres, où les conditions devraient être meilleures, dans la région de Laerdal pour tenter Thorfossen, un monstre de 500 mètres. Je me repose, il se met à neiger. Après avoir tiré quelques longueurs, mes amis, rentrent plus tôt que prévu. La grande question de l’apéro est : « qu’est-ce qu’on fait demain ? ». 19 février, 5h du mat’, nous repartons tous les 3 dans la région de Laerdal en 1h de voiture avec d’interminables tunnels. Kjorlifossen est une magnifique cascade de glace de 400 mètres qui trône au fond de la vallée. Nous l’atteignons en moins de 2 heures de marche. Un beau cigare de 50 mètres nous donne une entrée en matière avec le souvenir douloureux d’une bonne onglée, les joies de la glace… Une pente de neige donne accès au superbe mur final, qui me rappelle fortement Thron, dans les Grisons. Ca commence par deux longueurs peu plaisantes à 60° puis tout se redresse. Des vagues, des champignons, des méduses nous accompagnent sur les 3 suivantes. Nous sommes seuls au monde, perdus dans une vallée norvégienne, la vie est belle. 5 grands rappels sur lunules et un peu de marche nous reposent au pied de la géante. La nuit arrive, très lentement comme toujours. Retour à la maison, ce soir pour changer, ce sont des pâtes au menu… 20 février, bien cassés, on s’octroie une grasse mat’. Le temps est moche, la neige se change en pluie. L’après-midi est consacré à faire un peu de tourisme. Rouler de jour sur ces routes nous permet d’apprécier ce paysage terriblement austère. Si l’on possède l’esprit d’aventure, impossible de s’ennuyer dans ce pays. Une Breitwangfluh par ici, une Oschinenwald par-là, la glace est partout. Petit arrêt commissions et visite à Aurland, puis à Fläms, dans un embranchement du Sognefjord, l'un des plus long au monde. Pas beaucoup de vie, un grand parking presque vide, un bistro self-service avec de gros canapés forts appréciés, quelques japonnais tout de même perdus par là. Je n’ose pas imaginer le people qu’il doit y avoir ici en été. Retour à la maison, il pleut toujours, les tas de neige fondent, mais le grand beau est annoncé pour le lendemain, ça tombe bien, nous sommes d’attaque. 21 février, l’histoire se répète, 5h du mat’, il est prévu d’aller plus loin aujourd’hui, à Hemsedal, 2 heures de voiture. Sauf qu’avec la météo, la route qui descend de chez nous ressemble à une piste de Bobsleigh. C’est pour la glace que nous sommes venus dans ce pays, nous voilà servis ! Mais pour l’instant, on ne peut pas bouger. Plus tard dans la matinée, notre logeur nous apprend qu’il y a du gravier tout proche à mettre sur la route et qu’il va appeler la voirie afin qu’ils salent, « maybe tomorow… » est une phrase que j’ai souvent entendu dans d’autres pays. On met les crampons. Finalement, après quelques seaux de gravier, avec 3 heures de retard sur le timing, on se dit qu’il serait trop con de changer les plans, c’est notre dernier jour de glace et on veut en profiter. C’est vers midi, après avoir traversé de fantastiques paysages enneigés, complètement différents de ceux des fjords que nous arrivons à Hemsedal. Rien que pour l’oeil ça valait déjà le coup. Mais la cerise sur le gâteau, c’est tout de même le mur nommé Hydnefossen, 160 mètres de haut, 2 fois plus large. Le mur parfait. On se speed un peu, il y a une heure de marche jusque là-dessous, quand on voit le truc, on n’a pas envie de repartir sans l’avoir grimpé. Fort heureusement, nos déboires de la matinée font que, dans 60cm de poudreuse, la trace est faîte, et que, lorsque que nous arrivons sous la ligne choisie, deux cordées sont en train d’en redescendre. Timing parfait en fin de compte. Pour la glace, il n’y a que des superlatifs, elle est froide, dure, solide, les piolets ont parfois du mal à ancrer, mais on peut souvent les crocheter. Patrice renonce après une longueur, Matthieu s’éclate en tête. En second, je fonce afin de ne pas finir trop tard et surtout sans me demander si mes pioches vont tenir, en ne grimpant pas de la façon la plus esthétique. Derrière, il manque toujours le sel et le poivre, faudrait que je me retrouve un jour, mais cette activité devient si rare, du moins sous nos latitudes que l’envie s’amenuise avec le temps, surtout qu’elle n’est pas toujours la plus agréable quand il faut passer en mode gladiateur. 22 février, grasse mat’ puis nettoyage, descente des bagages en bas de la piste de bob et voyage vers Bergen, de jour afin de mieux apprécier la vue. La Norvège est un pays fantastique, elle doit l’être également pour le ski ou la grimpe… Merci les copains, vous étiez top, la bonne ambiance est toujours un truc collectif, on s’est bien éclatés, c’était parfait. Galerie photo
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