Cascade de glace à Kandersteg de 1992 à 2022

24 février 2022, Bozuschichtji (nouvelles variantes mixtes).


C'est grâce à une publication instagram de dimanche dernier que l'idée m'est venue de remonter au Gasterntal. Entre la fonte des glaces qui s'accélère et un bon danger d'avalanche, il n'y avait pas le choix entre 36 000 coins non plus pour probablement grimper la dernière cascade de cette jolie saison 2022.


Arrivé sur place, les cascades font grise mine, mais comme j'ai eu vent de ces nouvelles variantes ouvertes dans cette voie au nom imprononçable que nous n'avions jamais faîte, Matt et moi, c'était une occasion. Surtout que les spits en place (attention, le 2e est haut!!), atténuent (un peu) l'engagement, par contre, une fois sur la glace, c'est comme d'hab, faut se les sortir!! Résultat, la première est la plus dure, M je ne sais pas combien, la deuxième est en pure glace et la troisième de nouveau mixte permet d'atteindre le gros glaçon. Bref, ce sport est dur, mais on s'est éclatés.


C'était sympa de croiser l'ouvreur https://www.instagram.com/voegeliadrian/ accompagné de Peter, venus pour refaire les relais de Black Nova, hélas l'eau à déjà repris ses droits dans la deuxième longueur.


11 février 2022, Black Nova


Après s’être habitué à faire la queue, voire la course, à Cogne, retour à Kandersteg avec David. Est-ce que ça va être mieux dans l’Oberland, la question reste ouverte ?
Au réveil, les flocons de neige se mettent de la partie, le but du jour, c’est Black Nova, un vieux souvenir datant de 2001. Bon, ils n’en annoncent que durant la matinée, et pas beaucoup, ça devrait le faire. Au départ, il n’y a pas foule, c’est noir seuls que nous marchons sur le plat Gasterntal. Arrivés dans la gorge profonde que nous allons gravir, je m’interroge, vais-je refaire les mêmes conneries qu’il y a 20 ans ? S’il n’y a personne, ce n’est pas bon signe, ou bien ?? Néanmoins, je suis très confiant par rapport au bulletin météo, il faudra juste bien ajuster les capuchons.
La suite ? Une splendide classique à l’ambiance unique, en fait il n’y a quasiment que « Métro » à la Breitwangfluh qui soit plus encaissée. Quelques bons spindrifts nous ont un peu refroidis, une longueur peu raide mais très expo en neige collée a aussi modéré quelques ardeurs. En fait, une fois engagé, je n’ai pas eu d’autre choix que de monter. Puis une grande dernière longueur raide de 60m a chauffé nos avants bras, surtout qu’il y avait de la neige fraiche collée à de la glace humide qui exigeait de tester à deux fois les ancrages de pioches afin de ne pas se prendre une volée du 500.
Puis, après avoir tiré les rappels sur de très bons relais, nous avons dû refaire la trace au retour dans 15 cm de belle poudre. L’exercice a été bénéfique puisque nous étions frigorifiés et mouillés jusqu’au slip.
Une journée éprouvante et inoubliable partagée avec David dans une cascade « top », la solitude n'est pas une maladie honteuse.


 


29 janvier 2022, voie sans nom, avec Benoît


Départ matinal avec Benoît en direction de Kandersteg, il y a tant à faire là-bas, en plus ce n’est pas loin. En visionnant les photos du 15 janvier, je me dis que ça pourrait être une bonne idée de remonter au lac d’Oeschinen. Il y a la voie « sans nom » à gauche de Januarloch et des autres lignes se situant à droite de celle-ci.
Arrivés au pied de notre objectif, le bruit de l’eau dans le cigare de départ ne nous rassure pas vraiment ; de plus, il y a déjà une cordée dans les startings blocs, ce n’est pas grave. Nous retournons sur nos pas sur quelques centaines de mètres. Pendant ce temps, la cordée en question fait une tentative. Le leader touche à peine le glaçon pendu avant d’opérer un demi-tour : notre conscience est sauve. Le pire c’est que, si nous étions arrivés 20 minutes avant, ou 20 minutes après, c’est nous qui aurions fait les lièvres.
Nous montons dans une gorge où se trouve une grosse cascade à l’air aisée et un joli placage surmonté d’une section verticale. Benoît choisi le plus esthétique et enfonce précautionneusement des broches courtes qui ne rentrent pas toujours jusqu’au fond, ambiance. Je prends la tête, franchi un joli mur raide avant de déboucher à la vire ; il y a un vieux relais sur deux spits de 8, je préfère ne pas les toucher, par suite des retours d'infos sur Januarloch, sur lesquels nous avons tiré des rappels et dont un est sorti une semaine après. Puis, vient la fine goulotte qui m’a fait de l’œil il y a quelques jours. Je m’en sors par une giga-longueur de 70m… ouf ! En fait j’ai raté un relais qui se trouve sur la droite, juste avant la sortie. Mais, comme déjà dit, je préfère les lunules à ces vieux machins. Hélas, nous ne parvenons pas à passer de cordelette car à chaque trou de vis, l’eau sors. Ainsi, nous traversons une bonne centaine de mètres à gauche, à la sortie d’une autre ligne, où j’ai aussi aperçu quelqu’un le 15 janvier.
Voilà, c’était pour Benoît la première sortie à Kandersteg, j’imagine qu’il y en aura d’autres, c’était une journée et une escalade fantastique, loin des chemins battus. Bon avec les photos et les réseaux sociaux, ça va peut-être changer.


 


15 janvier 2022, Januarloch, avec Matt


Départ à la frontale sur la piste de ski en direction du lac d’Oeschinen. Car c’est samedi, notre but du jour est visible sur la webcam, de plus quelques infos ont déjà fuité sur les réseaux sociaux, alors il ne sert à rien de traîner, c’est la loi de la jungle, être le premier sous peine de rentrer bredouille.


Un crève-cœur nous transperce lorsque nous passons près de "Rübezahl" et compagnie avec les panneaux d’interdiction d’accès qui nous laissent songeurs, il y a tant de souvenirs, tant pour l’un que pour l’autre, dans cette « Staubbachwand ». Une société aseptisée au risque 0, c’est ça que le monde veut aujourd’hui, quand on sait que l’on doit tous mourir un jour…
Une fois le lac traversé, sur 20cm de glace, nous rejoignons facilement l’attaque de Januarloch, tout en haut, le trou dans lequel la voie se termine nous fait de l’oeil. La suite ? Que du bonheur, une première longueur facile, puis le crux de la deuxième, qui rehausse relativement la difficulté. Je pense qu’en meilleurs conditions, cela doit se faire aisément plus à droite. Mais ce n’est pas le cas aujourd’hui et son franchissement implique de s’éloigner considérablement de ce fameux risque 0. Plus haut, ça se couche et ça mouille, avant une jolie section verticale qui permet d’entrer dans le trou. Derrière nous, 2 cordées, probablement montés à la première benne ont tournés les talons pour chercher d'autres glaçons libres, enfin une autre, plus chanceuse a pu attaquer la cascade au moment où nous avons tiré le premier rappel. Bon, c’est quasi sûr qu’ils sont rentrés à la frontale.
Quant à nous, bienheureux, c’est à ski, avec des chaussures toutes molles, que nous rejoignons la vallée, des cristaux de glace plein les yeux. Vivement la prochaine !


 


9.02.2018, NIN (partie supérieure), avec Matt' en excellent leader


SMS : dis oir, tu m’accompagnes à NIN vendredi prochain ? Réponse : désolé, je peux pas, suis au boulot sur les skis. Semaine suivante, le même SMS revient. Ah, il n’a donc trouvé personne d’autre dans l’intervalle? Sans hésiter je réponds «oui, bien sûr », avec un sacré pincement au cœur, car ça fait un bail que je n’ai plus pratiqué ce genre de voltige. Et cette voie là, c’est peut-être la plus incroyable de toutes, sans déconner !


Il y a des occasions qui ne se refusent pas, même si je pressens que ma place sera celle du second. Heureusement que je sais bien assurer.


Départ à pas d’heure, marche sur la piste de ski où la principale difficulté est de ne pas se faire engueuler par les pistards qui préparent leur boulevard à toutous, puis en crampons sur le sentier escarpé du Hotürli et Frundenschnür.


D’entrée, ça attaque fort avec une longueur de dry raide. Depuis le premier relais, la glace est loin à gauche, il faut penduler et grailler avant de toucher ce « clou de neuf pouces ». Je peux ainsi me souvenir de tous mes seconds qui ont galéré dans certaines traversées où j’avais néanmoins placé ce que je pouvais. Je me débrouille en second, ce n’est pas un vieux singe que l’on apprend à faire la grimaçe.


La suite est difficile à décrire avec des mots, tant c’est le summum de la glace verticale. L’ambiance est super jolie, au dessus du lac d’Oeschinen tout gelé. Mais voilà que survient un petit grain de sable dans cette merveilleuse mécanique : le soleil arrive. Oh, ce n’est pas pour nous déplaire, c’est cru ces coins à cascade. Par contre, qu’est ce que ça chauffe rapidement. Matt tente tout de même la dernière longueur, mais la douche froide le dissuade assez vite, surtout qu’il n’y a pas que de l’eau qui descend, il y a aussi du solide.


Retour expéditif en rappel, il nous aura manqué 50 mètres pour la sortir. Pas bien grave, ça a été tellement magique jusque là. Comme ça, nous pouvons encore profiter du soleil sur le chemin du retour, qu’on est bien en montagne !! Dans les topos, c’était bien noté qu’en février, le soleil vient caresser NIN, dans une face ouest en peu concave, ça chauffe déjà !


Bravo à Matt qui a fait le super leader en mettant peu de vis, comme ça je pouvais vraiment grimper… ,-))


 


2015, Haizähne, ou le requin de Kandersteg… Il y a beaucoup de monde à Kandersteg, ce n’est pas peu dire. Y paraît que c’est parce qu’il y a des cons qui font des articles à ce sujet. Cette remarque, je l’ai entendue, mais elle m’a toujours bien fait rire, car même sans mon texte dans Vertical de 2009, les intéressés savent déjà que le coin est top. Et surtout, il y a internet, plus efficace que les revues, gratuit en plus.


Ce serait bien allé s’ils n’avaient pas repiqué le même texte, sans demander mon avis, en 2015. Je ne sais pas si j’aurais été d’accord ou pas, mais ce qui est sûr, c’est que l’activité a vachement évolué entre temps, et qu’il y aurait eu plein de choses nouvelles à raconter. Bref, le papier se laisse écrire !


J’en ai fait les frais aussi (de ces cons qui écrivent des textes) en me faisant malhonnêtement passer devant dans une voie. Après avoir passé deux journées avec des clients dans de belles voies, dont la superbe « Antifa », c’est lundi matin, encore le temps de « vite en faire une » avant de reprendre le train pour rentrer chez moi. Tôt le matin, nous nous rendons au pied de « Grimm » afin d’accéder aux dents du requin, « Haizähne », l’une des toutes belles. Nous laçons les crampons, contrôlons nos nœuds, nous sommes quasi prêts. A ce moment déboule un jeune « roquet », avec son pin’s (le même que le mien) et son client encordé (pas le même que le mien). Sans nous regarder, sans dire bonjour, hop, il met le premier coup de piolet dans la longueur de départ.


Ce qui ne manque pas de nous faire protester, non mais, ça va ou bien ? Sourde oreille, rien à faire à part de bloquer sa corde sur une broche, mais je ne suis pas comme ça, j’aurais pourtant dû. Comme ça, pour une fois, les balafres au visage n’auraient rien eu à voir avec les blocs de glace. Pfff, nous ressortons nos thermos pour patienter un peu. Il est vrai que la longueur du « Grimm » est une formalité quand on « touche » dans ce sport. Et puis la vire de dessus nous protégera des blocs. 30 minutes plus tard, nous commençons à grimper, nous sommes plus rapides qu’eux… Nouvelle pause à la vire, abrité sous des surplombs. Le « roquet » me fusille du regard. Comme la longueur est à 90°, je commence à grimper tranquillement, le second est loin au-dessus de moi, les blocs qu’il fait tomber me passent loin derrière, tout va bien.


Les bras quelque peu entamés je m’approche de la grotte spacieuse qui sert de relais. Mais son entrée est bouchée par un abruti qui m’en interdit volontairement l’accès… D’habitude, je ne suis pas quelqu’un de violent, mais la menace de lui perforer sa godasse et son pied avec mon piolet en guise d’ancrage le motive à se pousser un peu. Quelle ambiance conviviale !! Suite à ça, quelques insultes ont fusé, lui en allemand, moi en français. Chaude ambiance. Chacun a ensuite sorti la voie et tout s’est bien terminé. Mais mon idéal humain en a pris un sacré coup de se faire mettre en danger comme ça, par simple arrogance et égocentrisme.


Je ne sais pas qui était ce soi-disant « collègue », et ne veux même pas le savoir, car pour moi, il est grillé. Ca aurait pu tellement se faire en discutant un peu.


2014, tu parles de monde, Kandersteg, c'est la mecque, mais je ne pensais pas à ce point. Avec mon ami Gaston, nous choisissons de monter bivouaquer vers un chalet de l'Alpe de Giesenen afin de grimper deux jours à Breitwangfluh, rentabiliser la montée de deux heures car c'est aussi l'un des seul coin en conditions. Comme nous sommes lourdements chargés, nous ne courons pas sur la charrière qui mène là-haut. Tout à coup, ce n'est pas une ou deux cordées, mais un troupeau de catalans qui nous dépassent à vive allure avec leurs petits sacs. Et merde..., quand nous arrivons au pied de notre projet, il serait suicidaire de vouloir se mettre derrière. Plus une ligne de libre, sauf un truc dry trop dur pour nous où je me fais peur. 


Heureusement que notre bivouac est hyperconfortable et que nous avons toujours de bien bonnes histoires à nous raconter avec mon cher ami. Lendemain matin, du foehn et plus personne. Nous avons tout de même prévu le coup et sommes montés le plus tôt possible au pied d'Elementarteilchen, le projet que j'avais. Tout d'abord les quelques longueurs déjà gravies plein de fois nous conduisent au pied des difficultés. Je me fais peur dans la première longueur de mixte en traversée, qui plaît aussi assez mal à mon second. Un bref regard vers le haut nous dit que ce dry tooling dur n'est quand même pas trop notre truc, retour.


On s'est bien marrés tout de même. Mais c'est frustrant de se faire dépasser par un troupeau...


2013-2015, travail de guide dans des superbes lignes telles que Blue Magic, Antifa, Alpha Saüle, Almenalp Fälle, à juste titre très fréquentées.


2011, Breitwangfluh "Métro" en compagnie de Silvan qui a bien managé la chose en premier de cordée. Pour moi, ça faisait du bien d'être derrière de de ne pas trop réfléchir. C'est une voie géniale et spéciale, car dans un trou sur les 2/3 de la hauteur, à la glace très travaillée. Beaucoup de passages raides et techniques suivis de repos. Elle se compose ainsi, 1 longueur d'approche pour entrer dans la grotte, puis 3 longueurs raides dans les entrailles de la montagne et enfin, un petit champ de neige qui mène au grand cigare final qui était ce jour-là, l'un des plus aisé que nous ayons gravi.


2010, Breitwangfluh "Tränen der Eisprinzessin" avec l'ami Gaston. Belle cascade de 6 longueurs dont 2 difficiles, d'abord la première avec de la glace raide et très mince suivie d'un passage rocheux pour arriver au relais. Ce passage se fait aussi juste à droite dans un dièdre rocheux plein de pitons. La 5e longueur est constituée d'une belle "Saüle", comme disent les locaux, très gazeuse et pas toujours formée. Une journée là-haut fait partie des belles "sorties" hivernales en montagne.


2009, Finderlohn Une belle ligne mixte de 4 longueurs avec une superbe ambiance et une grande traversée qui n'a pas plus du tout à Gaston en second.


2008, Breitwangfluh ascension de "Beta rocker", la variante rocheuse de 30 mètres de "Beta block super". Il manquait 5 mètres à cette dernière pour qu'elle touche la vire, et surtout, nous n'aimons pas les voies qui sont marquées XXX! Bravo à Denis pour avoir mené la longueur clé, fracturée en deux par un relais plus qu'aérien juste au bord de la stalactite. Sa sortie fut encore plus hallucinante avec un dévers de plus de 2 mètres en plein gaz. Dans la partie rocheuse, il y a un bloc instable et dangereux pour atteindre le spit, doté heureusement d'une longue sangle. Mais le tout est expo! Au dessus, il y a encore 2 longueurs bien verticales et soutenues pour les bras, mais qui paraissent plates par rapport au reste. En bref, c'est sûrement la cascade la plus impressionnante que nous ayons gravi, ensemble ou pas.


Quelques jours plus tôt, lors d'une séance "photo", j'avais tenté le cigare tout à gauche qui semblait nickel. Après 15 mètres de superbe escalade, un craquement sourd m'a glacé le sang, j'ai probablement tapé au mauvais endroit. Je suis aussitôt redescendu. Quand j'ai vu la tête de Patrice et Yann, j'ai compris que j'avais eu bien fait, et pas seulement pour moi. A l'époque, nous avions baptisé une cascade des Roches pleureuses "toujours facile au bistro". Il est vrai que je ressentais un peu d'amertume le soir derrière ma canette, mais avec du recul, même si il ne se serait probablement pas écroulé, je ne veux plus le savoir et je suis content de mon choix. Certes, on a beaucoup marché pour pas grand chose, mais au moins, Patrice a réussi de belles photos.


2002 « Rübezahl » En 1996, interpellé par un topo de « Rübezahl » paru dans la revue « Les Alpes », nous nous mîmes en route pour cette dernière. Avec mon ami du jour, nous ne nous étions pas laissés impressionnés par le 90° décrit puisque qu’on en avait déjà fait à Cortébert (…) Mais il faut dire que nous ne connaissions pas encore la cotation à double entrée utilisée en glace, l’inclinaison nous suffisait. Après quelques grosses frayeurs dans la première longueur, et ses énormes méduses, je me résonnai, j’abandonnai une vis et je me mis à fuir.


En 1999, avec un tout nouvel ami, Denis Burdet, nous étions à nouveau au pied du monstre. Ce fut laborieux à cause de mauvaises conditions de glace creuse improtégeable et d’un froid intense qui rendait le tout fort délicat. En plus de cela, je fis un vol spectaculaire, sans dommages heureusement. Mécontents de notre prestation, un retour s’imposait pour passer cela au propre. Il arriva en 2002, un jour après avoir gravi la superbe « Reise ins Reich der Eiszwerge ». Par un temps doux et pluvieux, nous avons parcouru les 220m de « Rübezahl » en 4 heures à peine et dans une glace parfaite.


2001 « Black Nova » Le « Gasterntal » est bien moins fréquenté que l’ « Oschinenwald ». L’ambiance est très austère au fond de ce vallon désert. Après avoir gravi sans problèmes la jolie « Zapfenspiel » en compagnie de Denis Burdet, nous laissons le matos avant de redescendre au chaud. Il neige un peu pendant la nuit. Le lendemain, marchant dans le fond de vallée en direction de « Black Nova » nous entendons un petit chuintement descendant de l’Altels. Une petite coulée se déclenche 1000m au-dessus de nous. Mais à chaque terrasse elle grandit en récoltant la neige fraîche. Nous en sommes assez éloignés, mais quand elle arrive au fond du vallon, c’est un énorme nuage. Agrippés à plat ventre à un poteau, nous vîmes les arbres se plier tandis que la rafale manquait de nous arracher à notre frêle support. -Bon gros, on y va quand même ou quoi ? -Ben ouais, on est là pour ça, ou bien ? « Black Nova » se trouve au fond d’un énorme couloir très encaissé, un fantastique entonnoir… Tout s’est bien passé, heureusement, car au pied du grand ressaut supérieur, une autre coulée nous a passé par-dessus. On peut dire ce qu’on veut et c’est surtout trop facile de donner des leçons après. Mais cette journée nous a marqué tous les deux au fer rouge. Bien que la voie fut réussie et qu’on pouvait la cocher sur le topo, la conscience n’était pas au top. Si la chance nous avait épargnés, nous avions quand même manqué d’humilité.


1999 « Crack baby » En janvier 1999, je fis pour la première fois cordée avec Denis Burdet dans « Haizahne » à l‘Oschinenwald. C’était pour l’un et l’autre la plus difficile cascade que nous avions gravi. Immédiatement vint l’idée saugrenue d’aller voir à quoi ressemblait « Crack baby », c’était un peu « chiard t’ose pas » comme on dit chez nous. Les personnages qui partageaient la cabine avec nous pour se rendre à l’alpage de Giesenen n’étaient autres que Kaspar Ochsner et sa femme Ruth. Ils briguaient également ce fameux trophée. La cascade n’avait été que peu répétée et sa réputation faisait peur, surtout si l’on avait lu le récit la première ascension de Xaver Bongard dans la revue « Les Alpes » (4e trimestre 1993). Sans trop de regrets, et même un peu rassurés, nous les laissâmes tenter le coup. Mais les jours suivants, dans la grisaille du bureau, un nom hantait nos esprits, celui de « Crack baby ». Entre temps, nous allions encore nous « rôder » dans « Rübezahl » comme mentionné plus haut. Hélas, le moment venu, un énorme front froid semblait nous obliger à freiner nos ardeurs. Heureusement que nos patrons respectifs se montraient compréhensifs pour nous donner congé et nous laisser filer un jour plus tôt. La suite est difficile à décrire avec des mots. Ce fut une journée inoubliable dans une ambiance sombre de début de tempête, faite de longueurs extraordinaires et soutenues. Il n’y a que l’énorme balafre sur ma joue, en guise de souvenir, qui aurait pu entacher cette journée. L’avant-dernière longueur en était toute rouge. De retour au pied de la cascade, il commençait à faire nuit et la couche de neige s’épaississait à vue d’œil. Le lendemain matin, la série d’avalanches mortelles de 1999 débutait à Wengen. Ce fut la première étincelle d’une fameuse cordée. L’une de ces aventures que, quand on y repense plus tard, on a du mal à croire que c’était pour de vrai.


1998 passage à un degré supérieur en premier de cordée, tout d'abord "Pingu" avec Boris, puis quelques jours plus tard "Blue Magic" avec un autre Nicolas.


1992 « Grimm » et « Arbonium » C’est en 1992 que je fis mes premiers pas à Kandersteg en compagnie de Toto, un ami de l’ancienne génération. Le clou de la journée fut l’ascension en tête de « Grimm » avec les vis laissées en place par mon copain. Le week-end suivant, je voulus montrer à 3 potes de l’OJ ce que je savais faire. La première longueur d’ « Arbonium » me demanda pas mal d’énergie, surtout quand, vaché sur mes piolets, j’enfonçais au marteau les bonnes vieilles vis trouvées dans la malle de mon père. Ce fut une bonne expérience pour tout le monde.


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Conditions à KanderstegConditions à Kandersteg

Webcam sur le secteur OschinenwaldWebcam sur le secteur Oschinenwald

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Kandersteg
Kandersteg

Kandersteg
Kandersteg

Kandersteg
Kandersteg

Kandersteg et son secteur méga-classique
Kandersteg et son secteur méga-classique

Bozugschichtji (!?), Matt dans un tout nouveau départ (2022) d une voie ouverte en 2004
Bozugschichtji (!?), Matt dans un tout nouveau départ (2022) d une voie ouverte en 2004

Bozugschichtji, nouvelle variante (2022) pour L3
Bozugschichtji, nouvelle variante (2022) pour L3

Gasterntal 2022
Gasterntal 2022

Gasterntal 2022
Gasterntal 2022

Gasterntal 2022
Gasterntal 2022

Départ de Black Nova
Départ de Black Nova

Gasterntal 2022, Black Nova
Gasterntal 2022, Black Nova

Longueur bien expo, sans glace, de Black Nova
Longueur bien expo, sans glace, de Black Nova

Gasterntal 2022, Black Nova
Gasterntal 2022, Black Nova

Gasterntal 2022, Black Nova
Gasterntal 2022, Black Nova

Gasterntal 2022, Black Nova
Gasterntal 2022, Black Nova

Gasterntal 2022, Black Nova
Gasterntal 2022, Black Nova

Gasterntal 2022, Black Nova
Gasterntal 2022, Black Nova

Gasterntal 2022, Black Nova
Gasterntal 2022, Black Nova

Ligne sans nom, 300m à droite de Januarloch, janvier 2022
Ligne sans nom, 300m à droite de Januarloch, janvier 2022

Benoît s
Benoît s'élance dans une jolie ligne "sans nom", près du lac d Oeschinen. Il y avait déjà des traces

Deuxième étage de cette cascade sans nom, janvier 2022
Deuxième étage de cette cascade sans nom, janvier 2022


Deuxième étage de cette cascade sans nom, janvier 2022
Deuxième étage de cette cascade sans nom, janvier 2022

Rübezahl 2022, ces panneaux sont un crève coeur! Notre société veut le risque 0 aujourd hui et c est bien triste.
Rübezahl 2022, ces panneaux sont un crève coeur! Notre société veut le risque 0 aujourd hui et c est bien triste.

Approche sur le lac d Oeschinen, en haut, on voit bien NIN, et en dessous à droite"Januarloch" et sa voisine sans nom
Approche sur le lac d Oeschinen, en haut, on voit bien NIN, et en dessous à droite"Januarloch" et sa voisine sans nom

2022, Januarloch à droite, et sa jolie voisine dont il manque encore un petit bout au départ
2022, Januarloch à droite, et sa jolie voisine dont il manque encore un petit bout au départ

Départ de Januarloch
Départ de Januarloch

Januarloch,
Januarloch,

Januarloch,
Januarloch,

Januarloch,
Januarloch,

Kandersteg, avec la Blümlisalp et NIN à son pied (gauche)
Kandersteg, avec la Blümlisalp et NIN à son pied (gauche)

Matt dans la première longueur de la seconde partie de NIN, 2018
Matt dans la première longueur de la seconde partie de NIN, 2018

NIN, arrivée au premier relais, 2018
NIN, arrivée au premier relais, 2018

NIN, arrivée au premier relais, 2018
NIN, arrivée au premier relais, 2018

NIN, L2 commence par un pendule pour chopper la glace
NIN, L2 commence par un pendule pour chopper la glace

NIN, L2, 2018
NIN, L2, 2018

NIN
NIN

NIN, L3 au dessus du lac d Oeschinen
NIN, L3 au dessus du lac d Oeschinen

NIN, L3 au dessus du lac d Oeschinen
NIN, L3 au dessus du lac d Oeschinen

NIN, L3, la douche commence, 2018
NIN, L3, la douche commence, 2018

NIN, Matt, 2018
NIN, Matt, 2018

NIN, L4, 2018
NIN, L4, 2018

NIN, Matt tente L5, sous une douche qui se durcit, the hard rain s gonna fall
NIN, Matt tente L5, sous une douche qui se durcit, the hard rain s gonna fall

NIN, 2018
NIN, 2018

NIN, 2018
NIN, 2018

NIN, 2018, dans toute sa splendeur
NIN, 2018, dans toute sa splendeur

NIN, 2018, le retour au soleil de février
NIN, 2018, le retour au soleil de février

NIN, 2018, le retour au soleil de février
NIN, 2018, le retour au soleil de février

NIN, 2018, Fründenhorn et Doldenhorn
NIN, 2018, Fründenhorn et Doldenhorn

NIN, 2018, Blümlisalp
NIN, 2018, Blümlisalp

Haizähne
Haizähne

Haizähne, avec le client du "roquet"
Haizähne, avec le client du "roquet"

Haizähne, arrivée dans une grotte à l ambiance survoltée (pas de selfie avec des roquets).
Haizähne, arrivée dans une grotte à l ambiance survoltée (pas de selfie avec des roquets).

Almenalpfälle
Almenalpfälle

Kandersteg, rechter "Almenalpfall", 2e longueur, décembre 2009
Kandersteg, rechter "Almenalpfall", 2e longueur, décembre 2009

Almenalpfälle, Vincent, 2013
Almenalpfälle, Vincent, 2013

Almenalpfälle, Vincent, 2013
Almenalpfälle, Vincent, 2013

Arbonium et White magic on the rocks juste à droite
Arbonium et White magic on the rocks juste à droite

Blue Magic 2015
Blue Magic 2015

Marco dans Blue Magic, 2015
Marco dans Blue Magic, 2015

Blue Magic 2015, Marco
Blue Magic 2015, Marco

Buck dich et Antifa
Buck dich et Antifa

Lochroute, avant l embranchement "Antifa"
Lochroute, avant l embranchement "Antifa"

Lochroute, peu avant de prendre l embranchement Antifa
Lochroute, peu avant de prendre l embranchement Antifa

Ambiance face nord au départ d Antifa
Ambiance face nord au départ d Antifa

Antifa
Antifa

Antifa
Antifa

Breitwangfluh 2015, Alpha saüle
Breitwangfluh 2015, Alpha saüle

Alpha saüle 2015,
Alpha saüle 2015,

Alpha saüle 2015, Greg
Alpha saüle 2015, Greg

Breitwangfluh 2015, Greg dans Alpha saüle
Breitwangfluh 2015, Greg dans Alpha saüle

Breitwangfluh 2015, Alpha saüle
Breitwangfluh 2015, Alpha saüle

Alpha saüle 2015
Alpha saüle 2015

Alpha saüle 2015
Alpha saüle 2015

Alpha saüle 2015
Alpha saüle 2015

Breitwangfluh, 2014, blindé de monde
Breitwangfluh, 2014, blindé de monde

Breitwangfluh, 2014, Gaston
Breitwangfluh, 2014, Gaston

Breitwangfluh, 2014, "Elementarteilchen, Gaston va à nouveau adorer la traversée
Breitwangfluh, 2014, "Elementarteilchen, Gaston va à nouveau adorer la traversée

"Métro"
"Métro"

"Métro",
"Métro",

"Métro"
"Métro"

"Métro", le cigare de sortie
"Métro", le cigare de sortie

Kandersteg, Breitwangfluh 2010
Kandersteg, Breitwangfluh 2010

Kandersteg, Breitwangfluh, "Tränen der Eisprinzessin" , un départ en glace mince et fort raide
Kandersteg, Breitwangfluh, "Tränen der Eisprinzessin" , un départ en glace mince et fort raide

Tränen der Eisprinzessin" , première longueur, 2010
Tränen der Eisprinzessin" , première longueur, 2010

Tränen der Eisprinzessin, 1ère longueur
Tränen der Eisprinzessin, 1ère longueur

Tränen der Eisprinzessin
Tränen der Eisprinzessin

Tränen der Eisprinzessin
Tränen der Eisprinzessin

Tränen der Eisprinzessin" , 4e longueur, 2010
Tränen der Eisprinzessin" , 4e longueur, 2010

Tränen der Eisprinzessin" , 5e longueur fort raide, 2010
Tränen der Eisprinzessin" , 5e longueur fort raide, 2010

Tränen der Eisprinzessin" , 5e longueur fort raide, 2010
Tränen der Eisprinzessin" , 5e longueur fort raide, 2010

Tränen der Eisprinzessin" , beau rappel, 2010
Tränen der Eisprinzessin" , beau rappel, 2010

Breitwangfluh, partie gauche, 2010
Breitwangfluh, partie gauche, 2010

attaque de Finderlohn, janvier 09
attaque de Finderlohn, janvier 09

Finderlohn
Finderlohn


Sortie de Finderlohn
Sortie de Finderlohn

Lac d Oeschinen
Lac d Oeschinen

"Beta rocker", la partie rocheuse, février 2008
"Beta rocker", la partie rocheuse, février 2008

"Beta rocker", avant d aller tâter le beau glaçon, février 2008
"Beta rocker", avant d aller tâter le beau glaçon, février 2008

un emplacement de relais étonnant
un emplacement de relais étonnant

du caillou, faut s y faire
du caillou, faut s y faire

peu confortable
peu confortable

"Beta rocker", février 2008
"Beta rocker", février 2008

"Beta rocker", par où sortir? février 2008
"Beta rocker", par où sortir? février 2008

ça se couche, mais le terrain est encore à 90°...
ça se couche, mais le terrain est encore à 90°...

"Beta rocker", encore deux grandes longueurs, février 2008
"Beta rocker", encore deux grandes longueurs, février 2008

"Beta rocker", et le bonjour du soleil au premier rappel, février 2008
"Beta rocker", et le bonjour du soleil au premier rappel, février 2008

Il va falloir redescendre dans ce trou?
Il va falloir redescendre dans ce trou?

Beta rocker, installer de quoi descendre
Beta rocker, installer de quoi descendre

"Breitwangfluh", partie gauche, janvier 2008
"Breitwangfluh", partie gauche, janvier 2008

"Breitwangfluh", la "Saüle" de Will Gadd, janvier 2008
"Breitwangfluh", la "Saüle" de Will Gadd, janvier 2008

"Breitwangfluh", la "Saüle" de Will Gadd juste avant le craquement sinistre
"Breitwangfluh", la "Saüle" de Will Gadd juste avant le craquement sinistre

Retour de la "Breitwangfluh", heureusement plus de peur que de mal, janvier 2008
Retour de la "Breitwangfluh", heureusement plus de peur que de mal, janvier 2008

"Arbonium", janvier 2008
"Arbonium", janvier 2008

"Arbonium", janvier 2008
"Arbonium", janvier 2008

"Arbonium", Prendre de bonnes photos nécessite pas mal de complications
"Arbonium", Prendre de bonnes photos nécessite pas mal de complications

"Arbonium", janvier 2008
"Arbonium", janvier 2008

"Arbonium", janvier 2008
"Arbonium", janvier 2008

"Arbonium", janvier 2008
"Arbonium", janvier 2008

"Arbonium", la sortie, janvier 2008
"Arbonium", la sortie, janvier 2008

Rattenpissoir, Thierry en tête en 2015
Rattenpissoir, Thierry en tête en 2015

Rattenpissoir, 2015
Rattenpissoir, 2015

"Rattenpissoir", janvier 2008
"Rattenpissoir", janvier 2008

"Rattenpissoir", janvier 2008
"Rattenpissoir", janvier 2008

"Rattenpissoir", janvier 2008
"Rattenpissoir", janvier 2008

Rübezahl, décembre 2007
Rübezahl, décembre 2007

Rübezahl, décembre 2007
Rübezahl, décembre 2007

Rübezahl, décembre 2007
Rübezahl, décembre 2007

"Reise ins Reich der Eiszwerge", janvier 2006
"Reise ins Reich der Eiszwerge", janvier 2006

"Reise ins Reich der Eiszwerge", la sortie, janvier 2002
"Reise ins Reich der Eiszwerge", la sortie, janvier 2002

"Mehr power durch ..." et "Bäretritt" à droite, mars 2004
"Mehr power durch ..." et "Bäretritt" à droite, mars 2004

"Mehr power durch ..." mars 2004
"Mehr power durch ..." mars 2004

Cordée dans "Crack baby" janvier 2008
Cordée dans "Crack baby" janvier 2008

Cordée dans "Crack baby" janvier 2008
Cordée dans "Crack baby" janvier 2008

Cordée dans Crack baby
Cordée dans Crack baby

Crack baby, février 1999
Crack baby, février 1999

Crack baby, Nico dans le premier crux, février 1999
Crack baby, Nico dans le premier crux, février 1999

Le fameux article de X. Bongard, ici "Crack baby"
Le fameux article de X. Bongard, ici "Crack baby"

X Bongard dans "Rübezahl"
X Bongard dans "Rübezahl"

La revue qui a tant fait rêvé
La revue qui a tant fait rêvé

Pingu, Marco, 2013
Pingu, Marco, 2013

Pingu, Nico 1998
Pingu, Nico 1998