Lâcher prise au Fitz Roy, 2022Second livre, aux éditions Torticolis et frères, récit autobiographique qui analyse certaines situations vécues avec les remises en question d'un quarantenaire.
Aucune prétention de vouloir décrire cette montagne fabuleuse à ma sauce. Aucune envie non plus de vouloir lui associer mon nom. Ce récit de pur amateur d’écriture que je suis, je l’ai voulu pour raconter des histoires de grimpeurs, et d’humains, qui ne passent pas forcément par la victoire et le sommet. Des histoires qui se terminent par le simple fait d’être encore de ce monde, ce qui à certaines occasions paraît amplement suffisant. Il y a assez de récits de héros tonitruants qui claironnent leurs réussites à tout va. J’ai voulu décrire ici l’envers du décor, celui qui me pousse de plus en plus souvent à lâcher prise et à me distancer de tout cela. Comme beaucoup d’autres, je me suis rendu là-bas, en Patagonie, j’ai joué, j’ai perdu. Ou plutôt, je n’ai pas gagné, devrais-je dire, car je n’ai rien perdu du tout, à part un peu d’énergie. C’est comme enfoncer des portes ouvertes de parler de mauvaise météo dans ces contrées. L’humain est un curieux par définition. C’est quand on se trouve retranché face à sa propre vulnérabilité, et ses contradictions, que l’on est le plus susceptible de trouver les bons mots pour exprimer ses craintes, ses sentiments profonds, et pour ouvrir les yeux ; cet endroit du globe est idéal pour cela. Il m’a appris à lâcher prise et je lui en suis reconnaissant. Aussi, ce livre, à la suite de « La montagne que personne ne voit », parle d’humains, pas de machines, et de beaucoup de leurs côtés sombres, on en a un peu marre des héros ! Il parle aussi de ce qu’il se passe dans mon cerveau hyperactif à certains moments d’une vie bien remplie. Même si cela peut paraître narcissique, le « Je » est omniprésent, je suis persuadé que certains s’y identifieront. Peut-être qu’un jour viendra où je parlerai également des autres, dans un troisième ouvrage, tout reste ouvert ; cela constituerait l’une de ces trilogies comme je les aime bien. Pour le moment, cela reste niché bien profond sous mon crâne, il n’y a pas le feu non plus. Ci-dessous, la galerie photo pour illustrer tout cela. J’ai ressorti quelques archives montrant des virées à l’époque où il y avait encore un peu (beaucoup ?) d’insouciance ; les années de ma jeunesse folle, puis les Drus et la Marmolada. Enfin, en conclusion au livre, je mentionne encore un stupide accident, une bête conséquence de la pandémie de covid-19, quand je n’ai pas réussi à lâcher prise de la bonne manière, ainsi qu’une majestueuse paroi dolomitique. Je ne veux évidemment pas oublier les musiques qui m’ont toujours accompagné ici et là dans mon existence, un clip de Pink Floyd de la tournée « Pulse » de 1994 où l’on pourrait facilement mettre d’autres têtes de "lunatics" aujourd’hui sur l’écran géant, et Hubert-Félix Thiéfaine que j’ai vu pour la première fois durant la même année, puis de nombreuses fois par la suite, de Bercy 1998 à la salle communale de Tavannes... en 2006, et tout récemment, à Genève avec cette belle petite chansonnette pour lâcher prise. Désormais, la roue a tourné, je n’ai plus forcément envie de me cogner aux murs de ma prison. Il y a tant de choses différentes à réaliser pour être un tant soit peu heureux, sans se dire « ah, si j’étais là-haut ! ». Et si j’étais là-haut, je ne rêverais que du moment où je pose le sac, fatigué, vivant, soulagé que tout se soit bien passé ; toujours ces contradictions, c’est ce que ce livre essaye de raconter. Et pourquoi ne pas essayer d’être en paix avec tout cela, s'ouvrir une mousse sans culpabiliser, en écoutant du bon blues rock ? Mais avant cela, assez causé, je vous laisse, j’ai un pote qui m’attend pour aller grimper ;-)) Bon voyage, bonne lecture! Nico 17.03.2022 Pour plus d'informations...Galerie photo
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